Éloge du carburateur, de Matthew B. Crawford, traduit par Marc Saint-Upéry, aux éditions La découverte.
Matthew B. Crawford a eu plusieurs vies : membre d’une communauté dans son enfance, fan de voitures arrangées, électricien, étudiant, universitaire, membre d’un think tank, et mécanicien moto. C’est dans ce dernier métier qu’il a trouvé la plénitude, ce qu’il explique dans ce plaidoyer pour l’activité manuelle, qui est si souvent déconsidérée. Il compare les trajectoires des cols blancs et cols bleus dans les 60 dernières années, et montre que le col blanc est de plus en plus semblable à l’ouvrier à la chaine, sans pouvoir sur son travail ni réelle indépendance ou créativité. Alors que les emplois manuels, comme le sien et d’autres, sont en fait des métiers où l’imagination et la créativité sont nécessaires, et même indispensables.
De plus, sa connaissance du monde du travail, universitaire et “réelle”, l’amène à pointer que ces métiers manuels, auxquels on ne prépare plus les jeunes, sont les métiers les moins “délocalisables”. Un maçon ou un plombier ne pourront pas travailler à distance, contrairement à un informaticien ou même un medecin.
Une lecture éclairante sur le monde qui nous entoure, et sur les choses qu’il faudrait changer. Rapidement, de préférence.