Skip to main content

Bibliothèque



4/52 Quinzinzinzili

 | LivresSFTable ronde | Challenge 2019

Quinzinzinzili, de Regis Messac, aux éditions Table Ronde

Couverture

Ma mémoire étant défaillante, je ne sais plus où j’ai entendu parler de ce livre (plutôt lu, mais je n’arrive pas à tourner la phrase pour qu’elle soit lisible). Mais j’en avais lu du bien, et assez pour me donner envie de le lire.

Une fin du monde assez classique, avec un conflit qui éradique presque totalement la race humaine, à l’exception du narrateur, précepteur de son état, et d’un groupe d’enfants qu’il accompagnait ce jour là. Cynique et désabusé, doutant de sa santé mentale, se considérant comme mort, le narrateur nous décrit le monde d’après, celui qui se construit sous ses yeux, sans qu’il n’y prenne part. Il le juge toutefois, dans des termes crus et durs, se rattachant sans cesse à une civilisation qui n’existe plus, et qui n’est sans doute pas meilleure que celle qui se prépare sous ses yeux.

Régis Messac m’était inconnu jusqu’alors. C’est pourtant, si j’en crois Wikipédia (qui est fiable, on le sait), un précurseur de la science-fiction et du roman policier noir, au moins en France. C’est également un bon observateur de son temps, et un visionnaire, puisqu’il écrit Quinzinzinzili en 1935, et décrit un conflit global “qui ne ressemble pas à la guerre d’avant”, dans lequel l’entrée en guerre des États-Unis est précipitée par l’attaque des japonais sur Honolulu, et où les blocs d’alliance sont très ressemblants aux blocs de la Seconde guerre mondiale, à la différence que les Anglais (ce peuple traître !) se rangent du côté des nazis et des japonais.

L’auteur a une piètre opinion de ses sujets, tant le narrateur, qui est hautain et méprisable, que de l’humanité en devenir, qui semble vouée aux mêmes échecs et erreurs que ceux qu’elle remplace. Cette fable, puisque c’en est une, s’adresse plutôt aux adultes qu’aux enfants, malgré son titre, qui trouvera son sens au cours de la lecture.