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2/52 Kaboul et autres souvenirs de la Troisième Guerre Mondiale

 | LivresNouvellesDenoël | Challenge 2019

Deuxième livre de l’année : Kaboul et autres souvenirs de la Troisième Guerre Mondiale, de Michael Moorcock, illustré par Myles Hyman, traduit par Jean-Luc Fromental, édité par Denoël Graphic.

Couverture

Premièrement, malgré le format (18*24 cm) et le nom de l’éditeur, Kaboul n’est pas une bande-dessinée ou un roman graphique, c’est une collection de nouvelles, illustrées par quelques dessins pleine page.

Michael Moorcock est un auteur américain, plutôt connu pour ses livres de fantasy, et son Champion Éternel, qui s’incarne dans ses différents héros (Elric, Corum, Erekosë, Hawkmoon, …). C’est aussi un musicien, qui a écrit pour les groupes Blue Öyster Cult et Hawkwind.

Dans Kaboul, Moorcock délaisse la fantasy et s’aventure dans l’anticipation réaliste. Le lecteur suit les aventures de Tom Dubrowski, un juif ukrainien travaillant pour les services secrets russes, de Londres à Odessa, en passant par le Venezuela et le Cambodge, dans une guerre qui n’est qu’un prétexte, et que le narrateur n’expliquera jamais vraiment, faisant comme si l’information était connue de tous.

La particularité de ce recueil de 6 nouvelles, c’est que 3 d’entre elles ont été écrites à la fin des années 70, quand les 3 autres nous sont contemporaines, et que ces nouvelles sont entrecroisées, formant une histoire intemporelle aux jalons temporels marqués (Trump, Poutine, les khmers rouges, …). Ce choix éditorial peut-être surprenant pour le lecteur, qui peut se perdre sur la ligne du temps. Ayant lu les trois nouvelles “anciennes” dans Souvenirs de la Troisième Guerre Mondiale, publié en 1995 par les Éditions Mille et une Nuits (déjà traduites par Jean-Luc Fromental), je savais plus ou moins à quoi m’attendre. Mais le passage de Skype aux khmers rouges sans que ceci ne soit un flashback peut surprendre.

Moorcock est un observateur acéré et désabusé de notre société, et son héros en est un autre. Au travers de ses histoires d’amour et de cul, il nous envoie un message qui, au début des années 80 et encore plus maintenant, frappe juste. Les gens qui nous gouvernent sont des fous, qui ne cherchent que le pouvoir. Et nous ne sommes que des pions.

Aimez. Jouissez. Vivez.